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Bois et DPE
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Pourquoi le bois, énergie renou­ve­lable et locale, est-il pénal­isé dans les diag­nos­tics de per­for­mance énergé­tique (DPE) ?

Alors que la transition énergétique bat son plein et que l’on valorise de plus en plus les énergies renouvelables, une question revient souvent chez les particuliers chauffés au bois : pourquoi cette énergie, pourtant locale, durable et peu carbonée, est-elle mal valorisée dans les diagnostics de performance énergétique (DPE) ?

En effet, à la surprise de nombreux propriétaires, un logement chauffé principalement au bois peut se voir attribuer une étiquette énergétique (DPE) moins bonne que celle d’un logement chauffé à l’électricité ou au gaz. Cette situation peut sembler contre-intuitive. Voici pourquoi cela se produit : l’énergie grise est un maillon oublié dans les calculs actuels du DPE, alors qu’elle joue un rôle clé dans l’impact environnemental réel des différentes sources d’énergie.

1. Le DPE : un outil encore limité dans sa vision environnementale

Le DPE repose sur deux indicateurs principaux :

  • La consommation d’énergie primaire (exprimée en kWhEP/m²/an)
  • Les émissions de gaz à effet de serre (kgCO₂/m²/an)

Ces critères ont pour objectif de guider les choix vers des logements plus sobres et moins polluants. Pourtant, l’impact environnemental global d’un mode de chauffage ne se résume pas à ce que l’on consomme chez soi ou à ce qui sort de la cheminée. Il faut aussi tenir compte de ce qu’on appelle l’énergie grise.

Le DPE, un outil encore limité


2. Qu’est-ce que l’énergie grise ?

L’énergie grise est la quantité d’énergie nécessaire tout au long du cycle de vie d’un produit ou d’un service, depuis l’extraction des matières premières jusqu’à sa fin de vie. Dans le cas d’un système de chauffage, cela inclut :

  • La fabrication et le transport du matériel (chaudières, poêles, radiateurs…)
  • L’extraction, la transformation et le transport de l’énergie utilisée (bois, fioul, électricité…)
  • La maintenance et le remplacement éventuel des équipements

Aujourd’hui, le DPE n’intègre pas cette énergie grise, ce qui biaise partiellement la comparaison entre les différentes sources d’énergie.

3. Électricité, fioul, bois : des impacts très différents

Prenons quelques exemples pour illustrer ces écarts d'énergie grise :

🔌 Électricité

  • L’électricité en France provient majoritairement du nucléaire, mais aussi d’hydraulique, d’éolien, de solaire et encore un peu de fossile.
  • Sa production, son transport (lignes, transformateurs) et son infrastructure ont une énergie grise élevée.
  • Les radiateurs électriques ont une durée de vie limitée, et leur fabrication est énergivore.

🛢️ Fioul

  • Extraction et raffinage du pétrole = fort impact énergétique et environnemental
  • Transport sur de longues distances, dépendance géopolitique
  • Appareils anciens souvent inefficaces

➡️ Résultat : énergie grise élevée + émissions de CO₂ très fortes

🌲 Bois

  • En circuit court (bûches locales), le bois a une énergie grise faible
  • Le bois énergie ne nécessite pas de transformation lourde (sauf granulés)
  • Appareils récents (poêles à granulés, chaudières performantes) ont un bon rendement et durent longtemps

➡️ Énergie grise parmi les plus faibles, surtout si la forêt est gérée durablement et si le combustible est local

Énergie grise estimée par type de chauffage
Énergie grise estimée par type de chauffage


4. Pourquoi inclure l’énergie grise dans le DPE ?

Inclure l’énergie grise dans le DPE permettrait :

  • D’avoir une vision plus complète de l’impact environnemental d’un logement
  • De mieux valoriser les matériaux biosourcés et les énergies locales
  • De pénaliser les systèmes énergétiques très transformés ou importés, même s’ils semblent "propres" à l’usage

C’est une évolution nécessaire si l’on veut aligner le DPE avec les objectifs de neutralité carbone et de résilience énergétique.

5. Vers un DPE plus cohérent écologiquement ?

Aujourd’hui, un logement chauffé à l’électricité peut obtenir une bonne note énergétique (grâce à l’isolation), alors que celui chauffé au bois (peu transformé, local, renouvelable) sera parfois rétrogradé. Ce paradoxe devient encore plus flagrant quand on considère l’énergie grise.

Le bois, en tant qu’énergie faiblement transformée, locale et renouvelable, est une des rares solutions réellement compatibles avec une transition bas carbone.
Mais tant que l’énergie grise ne sera pas intégrée dans les méthodes de calcul, ce type d’énergie continuera d’être sous-valorisé.

Des études commencent à proposer des DPE « élargis » ou des analyses du cycle de vie complètes. Ces approches, plus complexes, pourraient à terme enrichir les diagnostics classiques.

Conclusion

Le bois est une énergie précieuse : locale, renouvelable, bas carbone, et surtout, très peu gourmande en énergie grise lorsqu’elle est produite localement.
Pourtant, les DPE actuels, centrés uniquement sur l’énergie primaire et les émissions directes, ne prennent pas en compte cet atout écologique majeur.

Pour aller plus loin dans la transition énergétique, il devient urgent d’élargir les critères du DPE en y intégrant l’énergie grise et l’analyse du cycle de vie des équipements. Cela permettrait enfin de récompenser les choix réellement durables, et d’aligner les politiques de rénovation avec les réalités climatiques.

RIKA France

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